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CLIMATS DU NORD





Travels in Siberia, by S.-S. Hill, esq., London 1854, 2 vol. in-8o, Longman.





Pour désigner une conversation ennuyeuse, on dit souvent qu’il n’y a été question que de la pluie et du beau temps. En France, où l’instinct, le génie de la sociabilité a pris un si noble développement, d’où vient cette espèce d’anathème contre la météorologie, cette physique de la nature dont les lois régissent en définitive les productions, du sol, la multiplication des animaux utiles, enfin dont les influences, reconnues ou occultes apportent à l’homme ou la souffrance ou la santé, sans compter l’agrément ou la tristesse ? C’est le climat de chaque contrée qui permet ou qui arrête le développement de la race humaine, qui, joint à l’industrie des populations, pose les limites à la force numérique des habitans de chaque district météorologique, et qui fait subsister quatre millions d’hommes dans la riche Belgique, dont le territoire n’est qu’une petite fraction du territoire de la France, tandis que la Sibérie peut à peine nourrir la moitié de ce nombre avec une étendue qui est vingt-six fois celle de notre pays. En suivant M. Hill dans sa traversée de Saint-Pétersbourg au Kamtchatka, nous ferons une étude de physique terrestre qui nous présentera le climat dominant l’homme et la géographie forcément liée à la météorologie.

Le domaine de ces deux sciences s’est prodigieusement étendu depuis quelques années, grâce à l’initiative prise par M. de Humboldt, qui a su voir et enseigner à voir. La lecture des voyages