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LA MÉTÉOROLOGIE


EN 1854


ET SES PROGRÈS FUTURS





DES INFLUENCES METEOROLOGIQUES SUR LA SANTE DES HOMMES ET DES ANIMAUX ET SUR LES PRODUCTIONS AGRICOLES.





Le commencement de l’année 1854 a été marqué par des circonstances météorologiques qui ont appelé l’attention du public sur les phénomènes atmosphériques ordinaires, lesquels n’excitent guère l’intérêt général quand il ne s’y joint pas un motif d’espoir ou de crainte qui mette en action un mobile plus puissant que la curiosité scientifique. Les pluies persistantes du printemps dernier, menaçant la récolte des céréales de 1854 après une année d’un très faible produit, donnaient de justes appréhensions aux esprits les moins sérieux, et l’on se demandait d’où provenait cette constitution humide si incommode actuellement et si menaçante pour l’avenir. Dire que la persistance des vents d’ouest, du reste assez faibles, qui dominaient alors, était la cause de ces pluies continuelles, c’est provoquer la question de savoir pourquoi le vent d’ouest persistait plus longtemps en 1854 que dans les années ordinaires. Dans l’ignorance où nous sommes encore des mouvemens généraux de l’atmosphère en chaque saison de l’année, en chaque mois, en chaque jour, nous ne pouvons rien dire sur la qualité et la direction de la masse d’air qui va arriver sur nos têtes. Il faut donc différer notre ambition scientifique jusqu’au moment où les progrès de la physique du globe nous permettront de suivre la marche des courans d’air d’un bout à l’autre de la terre pour savoir quelle masse d’air va bientôt nous arriver, de quelle région elle proviendra, et quel sera son degré de chaleur ou d’humidité. Jusque-là