ET SES HISTORIENS
En retraçant naguère le tableau de l’empire, en mettant en relief ses élémens de force et de faiblesse, nous avons suivi une première fois[1] dans ses phases principales la lutte engagée par la puissance du génie contre celle de la nature. Au sein de l’Europe soumise par les armes, renouvelée par les dynasties, nous avons entendu s’élever les premiers éclats de la tempête amassée par de longues humiliations. Après avoir montré comment des gouvernemens routiniers étaient tombés devant un homme doué au plus haut degré de l’intelligence politique et militaire, qui semblait s’être retirée d’eux, nous avons vu ce grand homme arrêté dans sa course à travers le monde sitôt que les nations eurent pris la place des cabinets, et qu’à la lutte des armées eut succédé la lutte des peuples. Les résultats les plus généraux de l’œuvre impériale ont pu seuls trouver place dans cette première étude, et je saisis une dernière fois l’occasion de pénétrer plus avant dans la vie et dans les réalités de cette grande ère historique. L’intérêt sérieux qu’une publication récente vient d’appeler sur un frère de Napoléon en fournit assurément une occasion naturelle[2]. Le portrait du roi Joseph, tel qu’on peut le tracer d’après ses