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Page:Revue des Deux Mondes - 1855 - tome 12.djvu/111

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témoignages les plus honorables constatent qu’en Belgique on obtient avec ce système de remarquables résultats. Dans un pays comme celui-là, qui a tant d’exploitations au-dessous de deux hectares, il doit être d’un grand secours ; la fourche anglaise peut le compléter.

Revenons aux instrumens de la grande culture. Les hache-pailles et les coupe-racines anglais ont été battus cette année par des belges et des badois. La faneuse anglaise a en revanche conquis tous les suffrages ; cette élégante machine retourne en une heure le foin d’un hectare, et fait ainsi l’office de quinze ou vingt faneuses. La machine à fabriquer les tuyaux de drainage, de Whitehead, a maintenu sa supériorité ; c’est une de celles qui attirent le plus l’attention du public. Un égrenoir de maïs, venu d’Autriche, a été justement remarqué.

Les machines à battre sont depuis longtemps connues en Fiance : dans plusieurs de nos provinces, on ne bat plus autrement. En Lorraine et en Bourgogne, les plus petits cultivateurs s’en servent, et il commence à en être de même dans l’ouest. Ces modestes machines, qui coûtent de 300 à 500 francs, et qui battent environ deux hectolitres à l’heure, ont à peine osé se montrer à l’exposition : elles sont pourtant les plus nombreuses et par conséquent les plus utiles parmi nous. Il est vrai qu’elles ne pouvaient soutenir la comparaison avec les puissans engins de l’Angleterre et de l’Amérique. Dans l’essai qui a eu lieu à Trappes, c’est la machine américaine de Pitts qui l’a emporté ; elle a battu, criblé et nettoyé 15 hectolitres de blé à l’heure ; la machine anglaise de Clayton 8, et la française de Duvoir 5. Cette dernière n’obtient si peu de résultat que parce qu’elle ménage beaucoup la paille, ce qui a du prix pour les fermiers des environs de Paris ; il faut bien qu’elle réponde à un besoin, puisque le constructeur en a déjà livré près de neuf cents.

Voilà donc les Américains qui ont déjà les devans pour le battage. La machine de Pitts est fabriquée à Buffalo, ville de l’état de New-York, qui n’existait pas il y a quarante ans, et qui a aujourd’hui 50,000 habitans. Si beau que soit ce succès, il paraît qu’il a été encore dépassé aux États-Unis. Je ne sais pourquoi nous n’avons pas vu à l’exposition la machine de M. Moffit, fabricant d’instrumens aratoires à Piqua, Ohio, qui a été essayée l’année dernière à Triptree-Hall, en Angleterre, et qui a, assure-t-on, battu et nettoyé 27 hectolitres à l’heure. Ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est qu’elle n’exige, dit-on, qu’une force de quatre chevaux, et ne se vend sans le moteur que 1,125 francs. Espérons que M. Moffit ne nous fera pas défaut à l’exposition de l’année prochaine.

Mais le grand succès de cette année, le produit fondamental de ce vaste concours ouvert au monde entier, c’est la machine à moissonner. Il n’y a plus aujourd’hui le moindre doute, l’instrument qui