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Page:Revue des Deux Mondes - 1855 - tome 12.djvu/291

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LA NÉERLANDE
ET
LA VIE HOLLANDAISE

III.[1]
LES PÊCHES ET LES POPULATIONS MARITIMES.



Les historiens qui ont parlé des Bataves et des Frisons ont oublié de nous dire comment vivaient ces peuples. Ils ont célébré les guerres, les excursions, les entreprises sur mer et sur terre des premiers Hollandais, mais ils ne nous ont presque rien dit de la pêche, le plus ancien des arts utiles, celui qui a jeté en Hollande les fondemens de la prospérité nationale. Quand l’histoire se tait, c’est à l’économie politique de rechercher les causes matérielles sur lesquelles s’est élevée la puissance morale d’un état. Nul n’ignore le rôle important qu’ont joué dans le monde les Provinces-Unies. Il fut un temps où la nation batave, du fond de ses marais, se déclarait elle-même le balai des mers[2], où après avoir vaincu l’Espagne jusque dans les Indes, elle protégeait les successeurs du roi qu’elle avait chassé, où elle résistait à toutes les forces de la France et de la Grande-Bretagne coalisées contre son coin de terre, où la Tamise vit les bâtimens de guerre hollandais entrer dans ses eaux bannière au vent

  1. Voyez les livraisons du 1er juillet et du 15 août dernier.
  2. Quelques audacieux marins hollandais attachaient, dans les anciens temps, un balai au haut du mût de leur navire, pour défier les corsaires des autres pays.