Page:Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 1.djvu/695

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE MORMONISME
ET
SA VALEUR MORALE

LA SOCIÉTÉ ET LA VIE DES MORMONS.[1]

I. Female Life among the Mormons, London, G. Routledge, 1 vol. in-12, 1855. — II. The Prophets or Mormonism unveiled, London, Trübner and C°., 1 vol. in-8o  1855.

I. — que le mormonisme ne peut justifier les opinions anti-religieuses.

Je considère le mormonisme comme un des phénomènes les plus attristans de l’époque où nous vivons. Matériellement il n’est point dangereux, intellectuellement il n’a aucune de ces séductions qui trompent et entraînent les âmes ; mais il fait naître de vilaines et malsaines pensées dans l’esprit de ceux qui réfléchissent sur le passé, et il peut être un argument entre les mains des impies, — j’entends par ce mot tous ceux qui ne croient pas à la présence de l’élément divin dans le monde, et qui pensent que l’histoire de l’humanité a un autre sens et un autre but que le triomphe de l’idéal. Au premier abord en effet, toutes les controverses religieuses du dernier siècle ne semblent-elles pas justifiées par ce fait monstrueux ? En présence de ce

  1. Nos lecteurs connaissent l’origine et l’histoire de la secte des mormons ; M. Alfred Maury l’a racontée ici avec détails et de manière à dispenser d’y revenir. (Revue des Deux Mondes du 1er septembre 1853.) Nous avons voulu, dans les pages qui suivent, essayer de saisir le véritable esprit de cette secte ; notre jugement pourra paraître sévère, nous croyons qu’il n’est qu’équitable.