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DES INTÉRÊTS
DU NORD SCANDINAVE
DANS LA GUERRE D’ORIENT

V.
RÉUNION DE LA NORVÈGE À LA SUÈDE.


Il nous reste, pour terminer ces études[1], un seul épisode à exposer, l’annexion de la Norvège à la Suède conformément au traité de Kiel, conclu en 1814. Par un singulier à-propos, cet épisode nous fournira en même temps la meilleure explication de la récente conduite du gouvernement suédois, qui, par le traité du 11 novembre 1855, s’est replacé dans les voies de son ancienne politique. Une double conclusion viendra de la sorte se placer à la fin de cette histoire des rapports de la Suède et de la Russie depuis Charles XII. On verra d’une part justifié par l’annexion de la Norvège, telle que Bernadotte a dû l’accepter, ce que nous avons dit du peu de fond qu’il devait faire sur les promesses de la Russie, et même du péril que préparait à la Suède l’alliance de 1812 ; d’autre part, le retour du cabinet suédois à l’alliance française vérifie notre pressentiment que le véritable intérêt de la Suède devait l’attirer vers l’Occident, et que les sympathies non-seulement de la nation, mais du gouvernement même,

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