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moyennant 100 millions de lires autrichiennes (environ 83 millions de francs), payables 20 millions de lires dans le délai de trois mois, 50 millions en cinq annuités, et les 30 millions restant par un prélèvement de moitié sur le produit des chemins, lorsque ce produit excédera 7 pour 100 d’intérêt du capital dépensée La compagnie des chemins lombards est autorisée à achever ces différentes, voies de communication sur une étendue de 406 kilomètres : elle a enfin signé un traité avec les gouvernemens du saint père, de l’Autriche, de la Toscane et du duché de Parme, pour la construction d’un second réseau appelé le Grand-Central italien, qui doit relier ensemble les chemins de la Haute-Italie à ceux du Piémont et de la Toscane. Le Grand-Central italien doit être fait dans un délai de six années, à partir du 1er juillet 1856, à l’aide d’une émission d’obligations pour lesquelles les quatre gouvernemens associés ont garanti un revenu fixe de 6 millions 1/2 de lires autrichiennes.

La compagnie des chemins lombards s’est constituée au capital de 150 millions de francs en actions ; elle est autorisée à émettre des obligations pour l’achèvement des chemins de la ligne principale et pour l’établissement du Grand-Central italien ; les obligations s’élèveront très probablement à la même somme de 150 millions. L’Autriche garantit un intérêt de 5 2/10es pour 100 sur toutes les sommes qui seront dépensées sur les chemins lombardo-vénitiens. Quels seront les revenus de cette ligne ? En 1855, les 332 kilomètres exploités ont produit 2,343,456 florins, et les frais d’exploitation se sont élevés à 1,774,678 florins. Si l’on décompose ces chiffres, on voit que, sur les 332 kilomètres exploités, le transport des marchandises n’a pu s’effectuer que sur 232 kilomètres à peu près principalement de Vérone à Venise, la capitale de la Lombardie, Milan, étant seulement à la tête de quelques tronçons isolés. De plus, par suite de la négligence apportée à servir les intérêts industriels et commerciaux, même sur les parties où le transport des marchandises s’effectuait, le revenu kilométrique n’est pour les marchandises que de 6,400 fr., tandis qu’il atteint près de 13,000 francs pour les voyageurs.

Or ; dès ce jour, 70 kilomètres de plus sont : en exploitation et les besoins du commerce devront passer avant tous les autres. La compagnie, dès la première année de son exploitation, se préoccupera de rendre les communications faciles ; elle appellera les marchandises, au lieu de les éloigner. On peut donc, sans exagération, compter sur un revenu moyen, marchandises et voyageurs, de 24,000 francs par kilomètre. En évaluant encore les frais d’exploitation à 60 pour 100, en supposant un versement de 150 francs par action, et en ajoutant au produit net du chemin les intérêts de ces fonds appelés, dont on ne pourra faire un emploi immédiat, soit pour le paiement du prix d’achat, soit pour de nouveaux travaux,