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est aujourd’hui assez compromise ; mais je n’essaierai pas de toucher à la réputation qu’il s’est acquise : je me contenterai de rappeler que la valeur sérieuse du baromètre n’est pas dans la propriété qu’il possède de prévoir avec plus ou moins de probabilité les variations de l’état du ciel, mais d’accuser, par l’élévation plus ou moins grande du mercure qu’il renferme, les augmentations ou les diminutions de hauteur de l’atmosphère au moment même où elles se produisent. Si l’on ajoute à cet appareil les anémomètres, qui ne sont que des girouettes perfectionnées, dont le but est d’indiquer la, direction et la vitesse des vents, on a les deux instrumens qui servent à étudier les modifications mécaniques de l’air, c’est-à-dire ses oscillations dans le sens de la hauteur et ses déplacemens latéraux, ses changemens de pression et ses mouvemens de transport d’un, point à un autre du globe.

Pendant que ces mouvemens se produisent dans la masse atmosphérique, le rôle de la vapeur d’eau qu’ils transportent s’accomplit : elle empêche les êtres organisés de se dessécher, elle est le plus fécond des moyens employés par la nature pour développer la vie végétale, et bien que son action, quelquefois intempestive, de passe ou n’atteigne pas le but que les hommes en attendent, elle est réglée dans ses effets d’ensemble par un mécanisme général qui la rend plus abondante aux lieux et aux époques où elle est le plus, utile. Pour bien comprendre ce mécanisme, pour analyser dans ses détails le rôle de la vapeur d’eau, il fallait aux météorologistes un instrument capable d’en constater la présence et d’en mesurer la proportion. Ce n’est, en effet, qu’après avoir attentivement étudié ce, problème, qu’ils pourront expliquer les météores aqueux et apprécier la relation qui les lie à la cause qui les détermine. On a pendant bien longtemps cherché un instrument mesureur de l’humidité, et pendant longtemps on a échoué. On crut l’avoir trouvé quand on eut, reconnu dans certaines substances la propriété d’attirer l’humidité, et de changer de volume sous son influence. Les cheveux qui s’amollissent et s’allongent à la pluie, les cordes qui se tordent et se raccourcissent devinrent des hygromètres. On imagina ce tableau parlant d’un capucin qui se découvre au soleil et se coiffe à l’humidité, et quelques autres appareils aussi pittoresques, mais aussi peu précis. Enfin de Saussure, régularisant ces procédés grossiers, dont il acceptait le principe, imagina l’hygromètre à cheveu, qui fit époque dans la science, sans toutefois la servir beaucoup. C’est un petit appareil élégant et délicat, portant un seul cheveu tendu qui s’allonge ou se contracte sous l’influence de l’humidité ou de la sécheresse ; une aiguille qui parcourt un cadran d’argent mesure les variations sur une division tracée d’avance, elle indique si l’air est voisin de la