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de Beauvois, Oudney, Denham et Clapperton, Leprieur, Perrotet et Christian Smith ont fait connaître la côte occidentale d’Afrique ; Sparmann et Burchell, le cap de Bonne-Espérance ; Léopold de Buch, Bowditch, Webb et Berthelot ont tracé un tableau complet de la végétation de Madère et du groupe des îles Canaries.

L’Amérique du Nord, visitée par Kalm, Pursb, Michaux père et fils, Nuttall, le prince de Neuwied et Douglas, ne réclame plus le secours des botanistes européens. Chaque état possède son personnel scientifique, et publie le tableau complet de ses productions naturelles et agricoles.

L’Amérique du Sud, l’Eldorado de la botanique, révélé dans le dernier siècle par Marcgrave, Pison, le père Feuillée, La Condamine, Joseph de Jussieu, Loefling, Mutis et Aublet, n’a pas encore livré la moitié de ses richesses. Cependant Auguste de Saint-Hilaire, Pohl, Lund et Gardner nous ont fait connaître la végétation du Brésil ; Galeotti, celle du Mexique ; Poeppig et Claude Gay, celle du Chili et du Pérou ; Richard et Leprieur, les plantes de la Guyane française ; Schomburgh, celles de la Guyane anglaise ; Linden, celles de la Colombie. M. Ramon de la Sagra, aidé de plusieurs collaborateurs, nous a donné une description complète de l’île de Cuba. Les Antilles, vues dans le siècle dernier par Sloane, Plumiers, Jacquin et Swartz, l’ont été plus récemment par de Tussac, Poiteau et Turpin. Dumont-d’Urville et Gaudichaud ont fait connaître ! a flore antarctique de la Terre-de-Feu et des îles Malouines, parages glacés qui forment dans l’hémisphère sud le pendant de la Laponie et des îles voisines du pôle nord. Enfin M. Hooker fils a recueilli et décrit les plantes des dernières terres australes, découvertes par James Ross, et qu’une barrière de glace infranchissable dérobera peut-être de nouveau pendant de longues années à la curiosité des voyageurs.

Tous ces naturalistes ont contribué à la création de la géographie botanique, les uns directement par leurs descriptions et les tableaux de la végétation des pays qu’ils ont parcourus, les autres en rapportant des plantes sèches ou vivantes, des fruits, des grains, des dessins, élémens élaborés à leur retour par eux-mêmes ou par des savans sédentaires.

Tandis que ces infatigables pionniers de la science bravaient mille dangers, mille dégoûts, mille fatigues pour explorer des contrées lointaines et inconnues, l’Europe était le théâtre d’un autre genre de recherches moins brillant, mais aussi profitable à la science. Des botanistes s’attachaient à connaître à fond la végétation d’un pays, d’une île, d’une province, ou même des environs d’une ville. Ils s’efforçaient de recueillir toutes les plantes qui y croissent naturellement en notant les localités où elles se trouvent, leur extension vers le nord, le sud, l’est ou l’ouest : ils distinguaient les plantes