Je vais suivre sous les empereurs l’histoire romaine, que j’ai étudiée sous les rois et sous la république[1] ; j’interrogerai de même les souvenirs attachés aux lieux ou transmis par les monumens. Ces souvenirs seront en général moins beaux, mais les monumens qui les rappellent seront beaucoup plus nombreux.
Ce premier fait est à remarquer ; il faut en indiquer les causes. D’abord, l’empire étant plus récent que la république, il y a plus de chances pour que les ruines qu’il a laissées subsistent encore, et puis ses œuvres furent matériellement plus grandes. Ce n’est pas à dire qu’elles soient aussi respectables. Une pierre du Tabularium, où l’on gardait les décrets et les traités d’un peuple libre, le tombeau de Bibulus, un obscur édile à qui ce tombeau fut élevé, dit l’épitaphe, à cause de sa vertu, me touchent plus que les débris de la maison dorée de Néron ou des thermes gigantesques de Caracalla ; mais, il faut le reconnaître, ces débris sont immenses. Au despotisme appar-
- ↑ Voyez cette première série d’études dans les livraisons des 15 février, 15 mars, 15 avril, 1er et 15 juin, 15 juillet 1855.