« En mars 1811, je me mariai et j’établis mes rustiques pénates à Bonaly, sur la paroisse de Colinton, au nord et tout au pied des monts Pentland, et, à moins qu’un ange vengeur ne vienne m’en chasser, je ne quitterai jamais ce paradis. Je commençai par louer à l’année quelques pieds carrés de terre et une maison de ferme à peine habitable ; mais, réalisant les profanations d’Auburn, j’ai détruit un village pour élever une tour, et, j’ai atteint la dignité d’un laird, seigneur de vingt acres. Excepté les deux granges, quelques vieux arbres et les montagnes, tout à Bonaly est mon ouvrage et en grande partie l’œuvre de mes propres mains. Il est impossible à la nature humaine de goûter un bonheur plus grand que celui qui a été mon partage dans cette demeure, où la beauté du site et les charmes d’une agreste retraite ont été encore rehaussés pour moi par le succès de mes améliorations, par les progrès de mes enfans et de moi-même. J’ai été trop heureux, et je tremble souvent à la pensée que le nuage devra venir enfin. »
Ainsi s’exprime lord Cockburn dans un passage de ses mémoires écrits en 1825, c’est-à-dire lorsque l’auteur avait déjà quarante-cinq ans. Combien est-il d’hommes qui, arrivés à cet âge et faisant un