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on trouve du minerai de fer oxydulé d’une grande pureté, ainsi que dans la province d’Iglesias. Enfin quelques mines de charbon ont été reconnues dans cette même province d’Iglesias, comme dans celles de Lanuxi et d’Isili.

Toutes ces richesses minérales sont loin d’être mises en valeur, et il y aurait beaucoup à dire sur les procédés d’exploitation ; mais on ne peut s’empêcher de reconnaître que le mouvement est donné, et qu’il y a progrès. Le temps, le capital étranger, l’exemple d’autrui, feront le reste. Dès à présent, une condition essentielle est acquise, et sous ce rapport il n’y a que des éloges à donner au gouvernement, qui, dans des circonstances si difficiles, a su mener une telle œuvre à fin : je veux parler de l’établissement des chemins de fer, ces promoteurs infaillibles de l’industrie et ces dispensateurs de la richesse publique. Grâce aux communications ouvertes, l’industrie piémontaise se développera plus rapidement que par toutes les mesures douanières et les encouragemens économiques. Et si rien ne vient troubler le calme intérieur du pays, on verra sans aucun doute les états sardes accomplir dans un délai très rapproché plus de progrès que nous n’avons pu en signaler dans ces dix dernières années.


II. — LES CHEMINS DE FER.

L’établissement des chemins de fer avait pour le Piémont une importance politique d’autant plus grande que les trois contrées qui composent les états de terre ferme ont gardé chacune l’empreinte de leur ancienne physionomie, et qu’entre elles les divergences de sentimens, d’opinions, d’intérêts enfin, ont souvent créé de graves difficultés de gouvernement. Sous le rapport commercial et industriel, le besoin de communications était encore plus urgent, non-seulement pour unir entre elles les différentes parties de la monarchie, mais encore pour nouer des relations avec les pays étrangers et voisins. Il fallait d’un côté se rapprocher, à travers les Alpes, de la France et de la Suisse, d’un autre se lier étroitement à la Lombardie et aux duchés de Parme et de Plaisance.

C’est la seconde moitié de cette tâche que le gouvernement sarde n’a pas craint d’entreprendre au milieu des graves complications d’une guerre désastreuse et des entraînemens du patriotisme le plus exalté. Il y a consacré des sommes relativement énormes, eu égard aux sacrifices qu’il était forcé de faire pour d’autres objets, et il a su la mener à fin en moins de sept années. Quant à la partie de cette entreprise, la plus dispendieuse et la plus ardue, mais d’une importance égale, — nous voulons dire le raccordement du Piémont avec