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Conformément aux conclusions de la commission, le conseil des anciens rejeta le projet de loi. Ceci se passait en messidor an VI.

Écoutons maintenant ce que disaient l’administration des monnaies et l’assemblée générale de l’Institut. Les deux corps n’étaient pas moins prononcés en faveur des trois propositions que j’ai déjà signalées : 1° l’adoption d’un seul étalon, qui devait être l’argent; 2° la subordination de l’or; 3° l’incorporation de l’unité monétaire dans le système général des poids et mesures, afin qu’elle fût immuable comme le système métrique lui-même. L’administration des monnaies, dans un rapport qui est de l’an VIII, professait les mêmes opinions que la commission des cinq cents, dont Prieur (de la Côte-d’Or) avait été l’organe, au sujet de la fixation périodique de la valeur des pièces d’or pour le service public. L’Institut, dans un rapport contemporain à peu près du projet du conseil des cinq cents, et au bas duquel on lit les noms illustres de Borda, Legendre, Lagrange, Laplace, Prony, Coulomb, choisis, avec quelques autres, pour commissaires, considérait l’unité d’étalon, l’adoption de l’argent pour cette fonction, et par conséquent la subordination de l’or, comme des axiomes et comme des faits irrévocablement acquis. Quant à la valeur des pièces d’or, il pensait « qu’il est inutile que la loi établisse un rapport quelconque entre l’or et l’argent; il suffit qu’elle détermine la valeur en francs de la nouvelle pièce d’or au moment