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pour extraire les minerais, pour épuiser les eaux, pour créer, les chantiers d’exploitation, eu égard encore aux capitaux considérables que réclame une industrie qui ne peut être convenablement exercée que sur une grande échelle. On conçoit combien, industriellement parlant, une compagnie puissante peut être plus propre que des concessionnaires individuels à l’aménagement d’un bassin houiller : mais la concurrence est commercialement indispensable ; sans elle, le champ resterait ouvert au monopole. Il est temps maintenant d’aborder la question du travail souterrain lui-même, qu’on n’a pu jusqu’ici qu’entrevoir.


III. – PROCEDES D’EXPLORATION.

Il ne peut entrer dans le plan de cette étude de décrire minutieusement les procédés si variés employés pour l’exploitation de la propriété minérale ; mais il est du moins possible, sans sortir des considérations générales, de donner une idée suffisamment nette des ressources dont dispose le mineur pour arracher à la terre les trésors qu’elle recèle. L’art des mines n’est du reste, jusqu’à un certain point, que le résultat d’une pratique séculaire, améliorée par des notions théoriques qui sont venues tardivement, à la suite du progrès des sciences dont cet art est tributaire, fournir les moyens d’expliquer ce qui s’était toujours fait, et faciliter le perfectionnement des méthodes d’exploitation. J’indiquerai plus particulièrement quelques-uns des procédés propres à mettre en lumière la puissance du génie humain s’appliquant à l’extraction des produits minéraux.

Le hasard préside le plus souvent à la découverte des mines ; cependant, en ce qui touche la houille, la présence de la formation géologique à laquelle appartient cette précieuse substance est, on a pu le concevoir, un indice suffisant pour entreprendre des explorations offrant des chances de réussite. C’est en semblable circonstance par exemple, lorsqu’il existe des exploitations houillères dans le voisinage, qu’un sondage, bien moins dispendieux que le creusement d’un puits, peut être pratiqué avec avantage. On sait que ce procédé, qui n’est point particulier à l’art des mines et qui est notamment usité pour le forage des puits artésiens, consiste à percer un trou de petit diamètre au moyen d’un assemblage de tiges en fer ou en bois de 5 à 6 mètres de longueur, suspendu par une extrémité à une chaîne attachée à un engin qui varie avec la profondeur, et terminé à l’autre par un outil approprié à la nature du terrain et aux diverses phases de l’opération. Cette immense tarière, que MM. Mulot et Kind, dont les puits de Grenelle et de Passy ont rendu les noms populaires en France, et M. Degousée