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plus de 1,700,000 francs, après avoir exigé l’établissement d’une machine d’épuisement de la force de 530 chevaux. Si l’opération du cuvelage ne laisse pas de présenter des difficultés excessives, le principe du moins en est simple ; l’idée de maintenir ainsi les eaux est due, dit-on, à Jacques Desandrouin, le glorieux explorateur de notre bassin du nord, ou à quelqu’un de ses compagnons. Dans cette succession de couches supérieures au terrain houiller, toutes ne sont point aquifères ; quelques-unes sont imperméables. Il faut, soit réunir deux de celles-ci par des procédés assez parfaits pour empêcher toute infiltration d’eau, soit établir de même dans l’une la base d’un cuvelage assez haut pour que les eaux ne puissent passer par-dessus ce tube, autour duquel elles se tiennent sans entrer dans le puits.

Les galeries, qui forment avec les puits l’ensemble de l’édifice souterrain d’une mine, sont horizontales ou inclinées, et généralement à sections relativement petites. Là encore, le défaut de solidité du terrain est combattu par un boisage ou un muraillement. Ce dernier mode de soutènement, naturellement plus cher, mais aussi d’une durée indéfinie, est réservé pour les galeries de roulage et d’écoulement qui doivent servir longtemps. Le boisage le plus complet est composé d’une série de cadres plus ou moins espacés, et reliés au besoin par des bois de garnissage. Ce boisage n’est garni d’une pièce inférieure que dans le cas, assez fréquent pour les mines de houille, où le terrain exerce une pression de bas en haut : il est souvent réduit à la pièce supérieure, aux deux pièces verticales, et même à une seule de ces dernières, suivant les circonstances. Il s’agit en effet d’une des plus grandes dépenses de l’exploitation, l’air chaud et vicié des mines pourrissant rapidement les bois, et nécessitant un entretien fort coûteux de la charpente souterraine. Le muraillement est parfois commandé par la destination, lorsqu’il s’agit d’une de ces chambres où doivent être placés des foyers, soit pour l’aérage de la mine, soit pour la production de la vapeur d’une machine établie souterrainement.

Il est un ouvrage particulier que je ne dois point passer ici sous silence ; je veux parler du serrement, pratiqué dans une galerie qui reçoit en un point une irruption de sources débouchant par un ensemble de fissures. On dirige momentanément les eaux de manière à ne point être gêné, et on pratique, dans un endroit où le terrain est bien compact, une entaille suffisante, qu’on bouche avec un assemblage de pièces de bois rendu étanche, et que je ne puis mieux comparer qu’à un gigantesque tampon disposé de telle sorte que la pression des eaux tende à le serrer.

Les outils proprement dits du mineur sont le pic et la pointerolle,