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LE
ROYAUME DE SIAM
ET
UNE AMBASSADE ANGLAISE A BANGKOK

I. Description du royaume Thaï ou Siam, par Mgr Pallegoix, évêque de Malos, vicaire apostolique de Siam ; Paris, 1854. — II. The Kingdom and People of Siam with a narrative of the mission to that country in 1855, by sir John Bowring, her majesty’s plenipotentiary in China ; London, 1857, John W. Parker and Son.



L’Europe entreprend depuis quelques années une véritable croisade contre les vieux empires de l’Asie. Ce n’est plus, comme il y a deux siècles, l’esprit d’aventure ou l’ardeur de la propagande religieuse qui l’entraîne vers l’extrême Orient ; elle y est conduite par l’intérêt commercial. Ouvrir de nouveaux marchés, conquérir des consommateurs, voilà, en termes techniques, la principale pensée des nations modernes. On a beau déployer avec orgueil le drapeau de la civilisation, les enseignes de la foi, et se placer en quelque sorte sous l’invocation de ces saintes causes : c’est l’amour du gain qui inspire les croisés de Liverpool et de New-York ; c’est la recherche des profits commerciaux qui les pousse vers les mers de l’Inde, de la Chine et du Japon. Peu importe cependant : la civilisation et la foi chrétienne y trouvent aussi leur compte ; elles s’embarquent avec eux sur les navires ; avec eux, elles descendent sur les rives lointaines, et si le négoce s’établit quelque part, elles s’y fixent avec lui. On a vu récemment les États-Unis, et à leur suite l’Angleterre, la France et la Russie, frapper aux portes du Japon :