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DE
L'ALIMENTATION PUBLIQUE

LA BETTERAVE A SUCRE.
SUCRERIES ET DISTILLERIES AGRICOLES DE LA FRANCE.



C’est en 1751 que paraissait le second volume de la grande Encyclopédie où le XVIIIe siècle nous léguait, à côté de quelques faibles élémens scientifiques, de vagues, mais curieux aperçus des importantes applications que l’industrie, aidée de la science, réalise aujourd’hui sous nos yeux. Parmi ces applications, il en est une cependant que les écrivains réunis sous la direction de Diderot et de d’Alembert n’ont pas pressentie. Qu’on ouvre en effet le volume dont nous parlons à l’article betterave ; on y trouvera ces quatre lignes, perdues au milieu de généralités sur la bette blanche ou poirée : « La betterave (beta rubra) a la tige plus haute que la bette ou poirée… Sa racine est grosse de deux ou trois pouces, renflée et rouge comme du sang… On cultive ces espèces dans les jardins ;… on fait cas des racines de betterave, qu’on mange en salade ou autrement. »

Aujourd’hui l’humble plante dont les encyclopédistes définissaient si sommairement les propriétés a toute une histoire. Tirée des rangs les plus infimes de la culture potagère, elle a fourni depuis cinquante ans à l’agriculture et à l’industrie manufacturière des ressources qui, exploitées avec des chances diverses, n’en ont pas moins abouti en définitive à une série d’applications fécondes dont le développement se poursuit chaque jour. C’est cette histoire que