SON AVENIR, SES PARTIS
ET LES PUBLICISTES ITALIENS
II. — F. Ranalli. Le Istorie Italiane dal 1846 al 1853, 4 vol. in-12. Firenze.
Lorsque l’on envisage l’état présent de l’Italie, lorsque l’on considère surtout le désespérant passé dont ce présent est l’œuvre, on éprouve un embarras qu’on ne saurait dissimuler à parler encore de l’avenir de la nationalité italienne. Il semble, rien qu’à ces mots, entendre tout homme éclairé redire ce qu’il y a trois siècles déjà Machiavel écrivait à Vettori : l’unione degl’ Italiani ! voi mi fate ridere. En effet l’histoire a si souvent prononcé sur ce sujet et d’une si accablante manière, qu’on ne peut guère entreprendre de contester encore ses arrêts sans amener invariablement sur les lèvres du lecteur le mélancolique sourire du secrétaire de Florence. « Encore un géomètre, disent les passans, qui cherche la quadrature du cercle ! » Et chacun tourne le feuillet.
Il est cependant une classe d’écrivains dans le monde à qui ce douloureux sujet, semble-t-il, doit être éternellement permis, et qui lorsqu’ils en parlent avec cœur et talent, méritent toujours l’audience des plus incrédules et des plus blasés : ce sont les écrivains italiens. Ces écrivains en effet, depuis la fin du dernier siècle surtout, depuis Alfieri du moins, leur chef dans les temps modernes, donnent à l’Eu-