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Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 7.djvu/553

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âmes, nommément l’évêché de Hildesheim. Par le traité signé le 15, la Russie et l’Angleterre promirent : la première, d’entretenir constamment sur pied une armée de 180,000 hommes (article 1er), la seconde, de payer à la Russie, jusqu’au 1er janvier 1814, la somme de 1,333,334 liv. sterl., et de pourvoir, par un nouveau subside de 500,000 liv. sterl., à l’entretien des vaisseaux russes mouillés en ce moment dans ses ports, et dont elle pourrait se servir contre l’ennemi commun (art. 2 et 3). Les deux puissances convinrent d’émettre, pour une somme de 5,000,000 de liv. sterl., un papier-monnaie qualifié argent fédératif, et qui serait garanti par la Grande-Bretagne, la Russie et la Prusse (art. A). Par l’art. 7, l’Angleterre et la Russie s’engagèrent à ne point négocier séparément avec la France.

Il fut signé le 27 juin, à Reichenbach, entre l’Autriche, la Russie et la Prusse, un troisième traité d’alliance éventuelle qui précisa dans quel esprit et quelle mesure devrait s’exercer l’action de la puissance médiatrice. Par l’article 1er, l’empereur d’Autriche s’engagea à déclarer la guerre à la France, si au 20 juillet cette puissance n’avait point accepté les conditions arrêtées par sa majesté impériale. Sauf de très légères modifications, ces conditions étaient les mêmes que celles que M. de Metternich avait communiquées le 8 mai au comte de Narbonne. La durée de l’armistice ayant été prolongée de vingt jours, les trois puissances fixèrent d’un commun accord la date de la déclaration éventuelle de l’Autriche au 10 août. Les trois puissances s’engagèrent, par l’article 5, à tenir au grand complet, pendant toute la durée de la guerre, l’Autriche 150,000, la Russie également 150,000, la Prusse 80,000 hommes. Les trois puissances se promirent mutuellement, par l’article 9, de n’écouter aucune insinuation ni proposition qui leur serait adressée directement ou indirectement par le cabinet français pendant la durée de l’armistice.

Le jour même où le comte de Stadion signait, au nom de l’Autriche, le traité du 27 juin, M. de Metternich arrivait à Dresde. Il y venait ostensiblement pour régler certains points préliminaires, sur lesquels les deux cabinets n’avaient pu parvenir encore à s’entendre » et à l’occasion desquels le duc de Bassano lui avait écrit directement le 15 juin. En réalité, il venait conférer avec l’empereur Napoléon, lui faire connaître les dispositions des souverains et le presser d’accepter les bases de pacification qui allaient lui être définitivement proposées. L’un des points préliminaires à régler était de concilier les obligations du traité du 14 mars 1812, qui garantissait l’intégrité du territoire français, avec les sacrifices exigés de l’empereur. Quelques jours auparavant, M. de Bubna avait admis que certaines dispositions seulement du traité du 14 mars pourraient être réservées. À Dresde, M. de Metternich fut plus explicite : il déclara que, l’attitude du médiateur