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Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 7.djvu/742

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car les règlemens ne leur attribuent que 160 chevaux ou assamies par régiment ; les autres sont possédés par des vétérans, des veuves, des orphelins, ou des soldats eux-mêmes, qui reçoivent alors le nom de kudurpar.

La remonte et la réforme des chevaux dépendent exclusivement de la volonté de l’officier commandant, qui peut rejeter ou réformer tout cheval qui lui semble impropre au service. Le gouvernement ne fait acte d’intervention dans la remonte que dans le cas de chevaux tués en combattant, et alloue alors une indemnité de 125 roupies au cavalier. Afin de pourvoir au remplacement des chevaux morts de fatigue ou de maladie, sans laisser cette dépense exclusivement à la charge du propriétaire d’assamie, on a organisé dans les corps irréguliers des assurances mutuelles d’une incontestable utilité. Ainsi il existe dans chaque compagnie une tontine qui doit fournir les fonds nécessaires pour remplacer les chevaux morts, et à laquelle chaque soldat de la compagnie verse, en cas d’accident, une somme de 1 roupie 10 anas. Le produit de ces retenues est affecté à l’achat d’un nouveau cheval, dont le prix, variable suivant les temps et les quartiers, peut être toutefois estimé en moyenne à 150 roupies. On comprend facilement tous les avantages de ce système. Utile au soldat, qu’il empêche d’être ruiné par la mort d’un cheval, il rend en même temps chacun solidaire de la bonne nourriture des chevaux, ce qui est d’une grande importance dans des régimens où les hommes pourvoient eux-mêmes à l’entretien de leurs montures.

Cette institution de crédit n’est pas la seule qui soit organisée dans les régimens irréguliers : chaque régiment a une banque qui fournit les fonds nécessaires pour acheter les fourrages et grains, lorsque le régiment reçoit un ordre inattendu de départ, et qui fait tenir leur paie aux soldats envoyés en détachement. La banque fait aussi des avances au corps pour la remonte, l’habillement, et fournit aux hommes en congé les moyens de pourvoir à la nourriture du cheval qu’ils laissent au corps, car ces derniers ne touchent leur paie qu’au retour.

Aucun règlement ne détermine l’uniforme des régimens irréguliers. Leur équipement se compose ordinairement d’une tunique de couleur tranchée, rouge, jaune, vert clair, ouverte sur le devant, d’un pantalon collant, et de la grande botte. Dans certains corps, l’on a adopté pour coiffure le casque d’acier poli, dans d’autres le chapska ou le turban. Les cavaliers sont armés de sabres, de pistolets et de longs fusils fabriqués dans le pays sur l’ancien modèle indien, et quoique ces armes ne soient pas très perfectionnées, ils s’en servent avec une grande adresse. La selle réglementaire est la selle hindostani commune, qui, très comfortable pour l’homme, a le très