Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 7.djvu/880

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
UNE
MISSION MÉDICALE
A L’ARMÉE D’ORIENT

I.
LE CAMPEMENT


La guerre d’Orient, si féconde en enseignemens pour la science militaire, n’a pas été stérile pour la science médicale. Elle a offert un champ d’observations bien vaste, souvent bien triste aussi ; elle a fourni l’occasion de soumettre à une épreuve décisive, quelquefois même de résoudre de graves problèmes d’hygiène, de médecine, de chirurgie, restés incertains jusqu’alors. L’armée a profité de découvertes nouvelles qui ont allégé les douleurs des malades et des blessés ; elle a vu ses maux supportés et combattus tout ensemble par ses chirurgiens, dont le dévouement sans relâche et le zèle infatigable ont mérité à plusieurs reprises les vifs éloges du commandant en chef et du ministre de la guerre. Leur tâche se divisait en trois parties distinctes : la prophylaxie, c’est-à-dire l’emploi des moyens qui préviennent les maladies, — le traitement des blessures de guerre, — enfin le traitement des maladies, et l’on sait si elles ont exercé de terribles ravages. À cette triple tâche correspondaient trois grands centres d’expériences, les camps, les ambulances et les hôpitaux.

Le 25 juillet 1855, je fus désigné pour inspecter le service de