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Chine que quelques braves gens seraient presque tentés de nous proposer, nous éprouvons pourtant ce vif désir de voir d’abord employer sur notre sol toutes les forces productives de notre pays, et c’est pour cela aussi que nous redoutons tout ce qui peut leur être une entrave, tout ce qui, peut gêner cette incessante transmission de la richesse mobilière qui semble s’accroître en raison de son mouvement, tout ce qui peut lui enlever précisément une partie de sa puissance de production.

Quant à la lacune que pourrait laisser dans les ressources de l’état l’absence de cet impôt, sur lequel le budget aurait compté, il ne nous appartient sous aucun rapport de dire ce qu’il peut y avoir à faire ; mais nous nous demandons si en présence de l’admirable progression des produits des impôts indirects, on ne pourrait pas attendre que le vide fût comblé, ce qui ne saurait tarder, si on y laissait librement couler cette source inépuisable de richesse qu’on nomme crédit[1].

Pour nous, en entendant l’empereur annoncer que, conformément au vœu exprimé plusieurs fois par le corps législatif, il faisait étudier l’établissement d’un nouveau droit sur les valeurs mobilières, il nous a semblé que les hommes qui avaient pu méditer sur ces matières étaient conviés en quelque sorte à dire leur pensée. C’est uniquement ce que nous avons essayé de faire ici, sans aucune autre prétention que celle d’apporter notre faible tribut pour cette difficile étude.


Cte P. DE CHASSELOUP-LAUBAT.

  1. Discours d’ouverture de la session de 1857.