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Mme ROSE





DERNIÈRE PARTIE.[1]

V


Quand M. de Francalin arriva à Paris, une fantaisie nouvelle s’était emparée de Valentin. Il le trouva dans son entre-sol de la rue de la Victoire, en train d’essayer un uniforme tout battant neuf de capitaine de la garde nationale.

— Quel est ce déguisement ? dit Georges.

— Que parles-tu de déguisement ? s’écria Valentin ; ne sais-tu pas que la société est en péril ? Il est temps que les hommes de cœur s’arment pour défendre l’ordre et la famille.

Un domestique, qui cogna timidement à la porte, interrompit la philippique de Valentin ; il apportait une lettre dont un cachet de cire parfumée fermait l’enveloppe couverte d’azur.

— Ah ! de Juliette !… s’écria le défenseur de la famille. Il lut rapidement la lettre. — C’est bien, j’irai, dit-il… — Tu vois, reprit-il après que le domestique se fut retiré, je ne m’appartiens plus… Dans une heure inspection, ce soir prise d’armes, et il y a une première représentation aux Variétés, où j’ai promis d’aller. Toi, tu ne me quittes pas ; si tu veux, je te fais nommer lieutenant.

Comme beaucoup d’hommes préoccupés de choses qui leur sont personnelles, Valentin s’enquérait fort peu de celles qui intéres-

  1. Voyez la livraison du 15 février.