didat élu le pouvoir de représenter au présent parlement le bourg ou le comté qui l’a choisi. La déclaration est parfois encore suivie dans quelques comtés de l’investiture de l’épée, que le shériff est chargé de ceindre lui-même au nouveau député, qui est ainsi armé chevalier du comté, vieux titre qui n’a jamais cessé d’être donné et d’être porté comme témoignage du constant respect de la tradition. La cérémonie de la déclaration se termine par les harangues des candidats, qui, soit qu’ils aient réussi, soit qu’ils aient échoué, sont dans l’usage de venir remercier leurs électeurs. Dans le cas où l’épreuve de la nomination par acclamation doit suffire pour décider l’élection, le candidat, n’ayant pas eu besoin d’engager la lutte contre des compétiteurs, attend en général que l’élection soit déclarée pour prononcer son principal discours. Autrement, quand il a dû dès la première journée commencer par défendre et justifier sa candidature, il se borne, après la déclaration, à adresser quelques paroles à l’assemblée, à moins qu’il ne lui convienne de refaire au profit de ses opinions de nouveaux frais d’éloquence. S’il est vaincu, il a soin de cacher tout embarras ou tout dépit, il ne se condamne pas au silence, et il remercie ses partisans de lui avoir assuré par leur sympathie la consolation d’une défaite dont il compte bien un jour prendre sa revanche. S’il est vainqueur, il en fait honneur à la bonté de sa cause. Fier et reconnaissant du mandat qu’il a reçu, il s’engage à ne négliger aucun effort pour continuer à mériter la confiance de ses commettans. Ce sont là les phrases d’usage et comme les paroles consacrées; elles ne comportent que des variantes.
Le nouvel élu ne s’enlève pas toujours le plaisir d’opposer son succès à ses adversaires, et en revenant sur les hustings de Brentford, lord Grosvenor se plaisait à rappeler que l’emblème de mortalité qui lui avait été présenté le jour de sa nomination s’était trompé d’adresse. Cependant il a soin en même temps d’éviter à l’égard du parti vaincu toute arrogance et toute provocation; lord Palmerston, en s’adressant après sa nomination à ses électeurs de Tiverton, trouvait à propos de citer la vieille et bonne maxime qui, loin de permettre de dire du mal des morts, recommande d’en dire du bien. « Rien ne convient mieux que la modération dans le triomphe, disait un autre député qui venait d’obtenir la majorité, et elle n’a pour moi aucun mérite, car je n’ai jamais eu que des sentimens de respect et même d’amitié pour mes adversaires. Aussi j’espère ne m’être pas fait d’ennemis : si j’ai tiré des flèches, elles ont dû tomber à terre, car je n’avais pas cherché à leur donner des ailes, et elles n’ont dû blesser personne, car elles n’avaient pas de pointes. Les électeurs mélodieux qui devant les hustings ont opposé à ma candidature un concert de voix hostiles peu- vent être sûrs que leur opposition ne m’empêchera jamais d’avoir l’oreille ouverte à toutes leurs plaintes et un cœur toujours disposé