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UNE
MISSION MÉDICALE
A L’ARMÉE D’ORIENT

LES HOPITAUX, LES MALADIES, LE TYPHUS DE CRIMÉE.



I.

Ce n’est pas contre l’armée russe seulement que les troupes alliées devaient avoir à lutter. Tous ceux qui ont l’habitude des longues campagnes savent que les maladies accidentelles ou épidémiques font dans les rangs des soldats des ravages non moins redoutables que le fer et le feu. A côté des précautions hygiéniques réclamées par les hommes valides, à côté des secours donnés aux blessés[1], les soins qu’exigent les malades et les convalescens viennent poser incessamment de douloureux problèmes à l’administration militaire comme à la science médicale. Raconter l’histoire de nos établissemens hospitaliers pendant la guerre d’Orient, ce sera montrer, je l’espère, que l’administration et la science n’ont jamais cessé, en présence de ces problèmes, d’être à la hauteur de leur double tâche.

On sait qu’à l’origine de la guerre, Gallipoli fut choisi comme lieu de réunion des divers contingens venant des ports du midi de la France et de l’Algérie. La presqu’île de Gallipoli devait être le point stratégique de l’armée d’Orient, sa base d’opérations. Par l’activité prévoyante du général Canrobert, elle avait été rapidement conver-

  1. Voyez les livraisons du 15 février et du 1er avril.