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DERNIERS TEMPS
DE
L’EMPIRE D’OCCIDENT

I.
SIDOINE APOLLINAIRE A ROME. — UN PRÉFET DU PRÉTOIRE DES GAULES.


I.

Après un interrègne de près de deux ans, pendant lequel l’empire d’Occident sembla vouloir s’abîmer, Rome apprit enfin qu’elle avait un empereur. Le Suève Ricimer, qui, sous le nom de patrice, gouvernait ou pour mieux dire opprimait l’Italie, venait de faire sa paix avec l’empereur d’Orient, Léon. Anthémius fut le produit de leur réconciliation. Parti de Constantinople avec une suite brillante et une petite armée, cadeau fait à l’Occident par l’Orient, il débarqua le 12 avril de l’année 467 dans le port de Ravenne, où Ricimer l’attendait. L’armée d’Italie, réunie par les soins du patrice, le proclama empereur à son débarquement. Anthémius arrivait avec le titre et le manteau de césar que Léon lui avait conférés à son départ comme une recommandation au choix des Occidentaux et un signe de l’unanimité rétablie entre les deux moitiés du monde romain, la collation du titre d’auguste et l’investiture du manteau impérial du premier degré étant réservées au peuple et au sénat de Rome, d’un commun accord entre Ricimer et Léon. Ce retour ta l’imité de l’empire, à la paix intérieure, au gouvernement régulier, après tant de