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une force de 12,880 chevaux, et 79 manèges. La Loire, le Gard et l’Aveyron étaient les trois départemens qui offraient le plus grand nombre de concessions houillères : ils en contenaient respectivement 70,45 et 33. En 1852, sur les 512,781 francs qui forment la totalité de la redevance proportionnelle perçue, au taux du vingtième, sur le produit net de l’exploitation des mines nationales de toute nature, 485,193 francs représentent la part de la seule extraction des combustibles minéraux, et sur cette somme plus de 300,000 fr. viennent du département de la Loire (183,764 fr.) et de celui du Nord (120,340 fr.). Cet impôt correspondrait à un bénéfice annuel de 9 millions de francs au moins, après qu’on aurait défalqué la redevance proportionnelle elle-même, la redevance fixe et le décime de guerre, du produit net calculé d’après la base de perception. D’après l’évaluation du comité des houillères françaises, l’établissement d’une exploitation livrant annuellement 1 million de quintaux métriques de charbon exige, suivant les bassins, un capital de 3 à 5 millions de francs, soit en moyenne de 4 millions au moins, ce qui correspondrait aujourd’hui à un capital total de 250 millions de francs engagé dans l’industrie indigène. En 1852 toutefois, l’extraction était beaucoup plus faible, et la même proportion n’indique plus qu’un capital de 204 millions de francs, qui, comparé au bénéfice correspondant ; donne un intérêt de 4 fr. 40 pour 100, et le comité des houillères ne l’estime pas, de son côté, à 5 pour 100. S’il est possible d’accepter un chiffre aussi modique comme représentant en moyenne le bénéfice de l’industrie des combustibles minéraux, je ne puis admettre qu’un revenu aussi minime soit celui du capital immobilisé dans les grandes entreprises de nos compagnies d’Anzin, du département de la Loire, de Blanzy, de Commentry, de la Grand-Combe, qui absorbent certainement ensemble les quatre cinquièmes des capitaux engagés dans cette branche de l’industrie minérale. Il n’est permis du reste, on le conçoit, d’émettre en cette matière que de simples conjectures, et des difficultés presque insurmontables s’opposent à ce qu’on recueille des renseignemens un peu exacts sur la valeur relative des exploitations houillères.

Il existe en France soixante-deux bassins houillers, dont les principaux sont ceux de la Loire et du Nord ; ceux de Saône-et-Loire et du Gard viennent ensuite par ordre d’importance, tout en ne produisant ensemble que 10 millions de quintaux métriques ; puis il n’y a plus que cinquante-huit petits bassins, qui jouent un rôle tout à fait secondaire vis-à-vis des précédens, — vis-à-vis surtout des deux premiers, dont les productions réunies sont égales à la moitié de notre production totale, — mais dont quelques-uns sont susceptibles de recevoir un grand développement. En 1836, le résumé des travaux statistiques de l’administration des mines a donné un tableau