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En 1855, le produit des timbres syndicaux s’élève à 35,717 fr. 70 c., sur lesquels la compagnie a retenu, pour être mis à la réserve, 12,757 fr. 70c, et il n’est pas inutile de mentionner ici que la compagnie des agens de change a formé sur le produit des timbres une réserve importante, qui a été portée de 3 à 6 millions, pour parer, vis-à-vis du public, aux manquemens de l’un de ses membres, ou pour secourir ceux qui auraient besoin d’une aide momentanée. En 1856, la répartition s’est élevée à 42,000 fr., et pour le premier semestre de 1857 à 18,000 fr., soit, pour 2 années et demie, 95,717 fr. 50 c, et, pour chaque semestre en moyenne, un peu moins de 20,000 fr. Ce total de 20,000 fr. donne, pour l’ensemble de la compagnie, un produit semestriel de 1,200,000 fr., ou 480,000 timbres de 2 fr. 50 c, représentant une négociation semestrielle de 720 millions de rentes 3 pour 100, ou encore 960,000 timbres de 1 fr. 25 c. pour une négociation de 24 millions d’actions de chemins de fer.

Ces chiffres pourraient donner un aperçu à peu près exact du revenu, tant de fois controversé, des offices d’agens de change, et servir par conséquent à éclairer des questions importantes. Chaque négociation de 1,500 fr. de rente 3 pour 100 donne lieu à un courtage de 25 fr., et chaque négociation de 25 actions à un droit de un huitième pour 100 proportionnel au capital, lequel droit peut être estimé en moyenne à 1 fr. par action, quelques-unes valant 1,000 fr. et plus, d’autres beaucoup moins. Ce serait par conséquent pour la première période un revenu général, par semestre, sur 216,000 négociations de 1,500 fr. de rente, de 5,400,000 fr., ou 90,000 fr. en moyenne pour chaque agent, et pour la seconde période, en admettant que les négociations sur les chemins et sur la rente fussent en nombre à peu près égal, un produit de 6 millions sur les négociations de rentes, e,t de 12 millions sur les négociations d’actions de chemins de fer, c’est-à-dire que, pour l’année entière, chaque agent de change, dans la première période, aurait touché en moyenne 180,000 fr. de courtages, et dans la seconde 600,000 fr.

Si on ajoute à ces chiffres un excédant d’un sixième environ pour les applications assez considérables, surtout en ce qui concerne les reports, et pour les négociations au comptant, qui sont comprises, on l’a vu plus haut, dans le total du produit des timbres, et qui donnent lieu à un courtage un peu plus élevé que les affaires à terme, on arrivera, je crois, à un résultat très vrai du revenu brut des charges d’agent de change. En 1835, le titre de l’office se payait environ 700,000 fr. Aujourd’hui il se négocie à 2 millions, auxquels il faut ajouter, pour cautionnement au trésor, fonds commun de la chambre syndicale, fonds de caisse et de roulement, une somme qui ne peut être inférieure à 500,000 francs. C’est donc à un capital de