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de talent, administrateur habile et réformateur modéré, qui étudie tous les impôts et les régularise, qui renouvelle et améliore l’administration financière tout entière, et prépare ainsi les voies de l’avenir. Le total général des revenus s’élève en 1850 à plus de 40,000 contos de reis, ou 120 millions de francs. Depuis huit ans, il s’est accru de près de 40 pour 100. Les dépenses, il est vrai, sont entrées dans la même voie d’augmentation, parce que depuis six ou huit ans on a créé des branches de dépenses inconnues jusqu’en 1848, la colonisation, le cadastre du domaine public, les lazarets, les chemins de fer, etc., et qu’en outre on a élargi les cadres de l’armée, amélioré et développé la marine.

Un fait à remarquer, c’est que jusqu’en 1849 les dépenses étaient toujours supérieures aux recettes, et que la dette publique augmentait en même temps que le déficit. Depuis cette époque, on a toujours obtenu un excédant de recettes, et le crédit du gouvernement brésilien, qui heureusement n’avait jamais été ébranlé, car il a toujours payé exactement les intérêts de sa dette extérieure et de sa dette intérieure, s’est assis définitivement sur des bases solides. L’amortissement de la dette extérieure continue d’une façon régulière. Les envois d’argent que l’on fait à Londres pour le paiement de cette dette laissent toujours un solde assez fort en faveur du Brésil, ce qui prouve l’excellence de son administration.

Les droits d’importation forment la moitié de la recette, les droits d’exportation un cinquième. Les droits d’entrée reviennent exclusivement au budget général ; une partie des droits de sortie, nous l’avons déjà dit, appartient aux provinces. Le gouvernement proposa en 1853 et les chambres approuvèrent une diminution progressive sur les droits d’exportation jusqu’à entière suppression, attendu que la recette présentait sur les dépenses un excédant solidement établi, et qu’il était d’une bonne politique d’encourager la production du pays en la dégrevant d’une semblable imposition. On avait déjà commencé à mettre en pratique cette disposition législative, lorsque le gouvernement jugea convenable, en 1856, de modifier le tarif des douanes, et, craignant qu’il n’y eût un déficit, demanda aux chambres de suspendre pour quelque temps l’exécution de leur arrêté de 1853. Le tarif a été enfin révisé et modifié ; en juillet 1857, on a mis en vigueur la loi qui établissait cette amélioration. Selon l’ancien tarif, les droits se percevaient ad valorem sur presque tous les objets qui entraient dans le pays ; ces droits variaient de 20 à 30 pour 100. Il n’y avait aucune prohibition, mais le système protecteur pesait lourdement sur la plupart des articles. Les matières premières pour les fabriques établies dans le pays étaient exemptes de droits, et ne payaient qu’une faible somme pour frais de magasinage. Le nouveau tarif n’admet plus les droits ad valorem