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Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 14.djvu/809

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de reis (30 millions de francs). Les sommes fixées pour les dépenses ne sont pas ordinairement suffisantes ; il y a toujours des circonstances qui en modifient le chiffre. Le gouvernement, après avoir entendu le conseil d’état, se met alors en mesure de pourvoir au déficit ; mais il est obligé de soumettre ses décisions à l’approbation des chambres dès leur première réunion. Pour le même motif, la recette n’est jamais évaluée qu’à son minimum, et toujours elle excède le chiffre prévu. La recette générale de 1857 est montée à 48,557,000,000 de reis, ou 145,671,000 francs : celle des provinces n’est pas encore tout à fait liquidée ; mais elle doit excéder la somme de 30 millions de francs, ce qui fait une recette de 175,671,000 francs[1].

Jetons un coup d’œil sur les années antérieures, et nous verrons la marche progressive et le développement graduel des finances du Brésil depuis qu’après avoir secoué le joug de la métropole, qui énervait toutes ses forces vitales, il a pris rang parmi les nations indépendantes.

Les budgets brésiliens datent de 1826. La recette alors ne dépassait pas la somme de 10,000 contos de reis, ou 30 millions de francs ; de 1831 à 1838, période d’anarchie et de désordres continuels, les revenus n’augmentaient pas ; ils étaient, terme moyen, de 13,000 contos de reis, ou 42 millions de francs. C’est en 1838 que le pouvoir, plus fort et plus énergique, réussit à combattre sérieusement l’anarchie et à développer les ressources de l’empire. La recette monte alors à 20,039,858,567 reis, ou 60 millions de francs. Depuis lors, elle a lentement, bien que progressivement, augmenté jusqu’en 1850, époque où commencent pour ainsi dire le véritable progrès et l’état normal du pays. Une dernière émeute a éclaté à Pernambuco et fait couler des flots de sang en 1848 ; mais le gouvernement est sorti victorieux de cette épreuve, et son triomphe a été aussi le triomphe du principe d’autorité et de l’ordre public. Pour comble de bonheur, il se trouve alors aux finances un homme

  1. La recette de 1858 s’est divisée de la manière suivante : ville et province de Rio, 25,156,789,000 reis ; Bahia, 7,513,486,000 r. ; Pernambuco, 7,508,354,000 r. ; Rio-Grande du Sud, 2,581,125,000 r. ; Para, 1,399,309,000 r. ; Maranhan, 1,201,804,000 r. Les quatorze autres provinces ont fourni le restant. Pour les budgets provinciaux, la province de Rio a une recette de 3,000,000,000 reis ; Bahia, 1,067,787,745 r. ; Pernambuco, 1,011,295,011 r. ; Rio-Grande du Sud, 789,055,100 r. ; Para, 777,217,676 r. Les quinze autres provinces ne viennent qu’après. Il faut remarquer que nous ne tenons pas compte des budgets municipaux, qui montent à près de 5,000,000 francs, ni des budgets de quelques établissemens publics, auxquels sont réservés les dixièmes de différens impôts, par exemple les maisons de miséricorde, etc. Les provinces ont à leur charge les travaux publics, les forces de police, l’instruction primaire et secondaire, la construction des prisons, etc. Quelques-unes reçoivent du trésor général des subsides pour leurs travaux publics.