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DU SÉRIEUX
ET
DU ROMANESQUE
DANS LA VIE ANGLAISE ET AMÉRICAINE.

I. It is never too late lo mend, by Charles Reade ; 1 vol. London, Bentley. — II. English Traits, by R. W. Emerson ; 1 vol. London, George Routledge.



Jamais peut-être la question de race n’a été plus vivement discutée qu’à l’époque où nous vivons. Seulement on semble jusqu’à présent ne vouloir s’occuper que de peuples déchus ou encore barbares, comme si, à mesure que l’idée de la cité politique se développe, celle de la famille primitive, de l’origine proprement dite, dût s’effacer. Nous pourrions en effet citer à ce propos l’exemple de la France, qui a si bien réussi à fondre en un ensemble presque parfait des populations de races originairement très distinctes. Ce qui est vrai de la France ne l’est pourtant pas de tous les autres états civilisés, et l’on pourrait facilement montrer chez le peuple le plus pratique, le plus politique de l’univers, le caractère national résistant à l’œuvre incessante de la plus compliquée des organisations sociales. L’idée de race chez les Anglais peut enfanter encore de grandes choses, amener certains résultats entièrement imprévus.

Est-on bien sûr par exemple que l’antipathie mutuelle des Américains et des Anglais, — antipathie dont la philosophie politique de nos jours a tiré tant de conclusions, — soit aussi profonde qu’on se l’imagine ? est-on bien sûr qu’il n’existe point quelque idée assez puissante pour forcer les deux peuples d’abdiquer un jour leurs jalouses haines et de remplacer par une mutuelle estime la mutuelle