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DU
SYSTÈME NERVEUX

I. Leçons sur la physiologie et la pathologie du système nerveux, par M. Claude Bernard, de l’Institut, etc., 1858. — II. De la Vie et de l’Intelligence, par M. Flourens, 1858. — III. De l’Électrisation localisée, etc., par le docteur Duchenne, de Boulogne, 1855. — IV. Traité des Applications de l’électricité, par M. A. Becquerel, 1857. — V. Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses, par M. Claude Bernard, 1857.



C’est un grand inconvénient pour une science que d’être trop voisine de la métaphysique ; elle ne risque pas seulement d’y perdre en clarté et en rigueur, on veut encore qu’elle rende raison de faits inexplicables. C’est ce qui arrive un peu à la physiologie. Elle traite des objets les plus élevés peut-être de nos connaissances, et va d’un côté jusqu’aux relations de l’esprit avec la matière, tandis que de l’autre elle touche aux fonctions les plus simples et les plus familières de l’organisation, et l’on exige qu’elle explique les unes comme les autres. Tandis que chacun se contente d’apprendre des physiciens les manifestations et les effets, les lois de la pesanteur, sans s’inquiéter de la nature même ni de la cause première de cette force, il ne suffit à personne de connaître les faits de la science de la vie; on veut que les physiologistes exposent et raisonnent tout à la fois. On néglige volontiers l’étude minutieuse des manifestations et des lois de la force vitale, des causes principales qui en arrêtent ou excitent le développement, pour arriver aussitôt à la connaissance de la nature même de la vie, de la pensée, de la sensibilité et de l’action d’une volonté, qui n’a nulle apparence matérielle, sur des substances solides comme les nerfs ou les muscles. La physiologie enseigne quel chemin suit l’agent nerveux, d’où il vient et où il va,