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ETUDES
SUR
L’ANTIQUITÉ GRECQUE

L’ART ET LA PRÉDICATION D’ISOCRATE.

I. Isocratis Opera. Recognovil, etc., G. E. Renseler, Lips. 1851. — Oratores Attici.. Isocrates..., cum translatione reficta a Carolo Mullero. Paris, Firmin-Didot, 1847. — Le Discours d’Isocrate sur l’Antidosis, traduit en français pour la première fois par Auguste Cartelier (inédit), etc.



Les érudits, qui ne se lassent jamais de revenir sur les monumens de l’antiquité, ne cessent pas, à la suite de Jérôme Wolf, d’Henri Estienne, d’Auger, de Coraï, de M. Bekker, de publier encore tous les jours des travaux sur Isocrate. Ceux qui écrivent l’histoire de la littérature grecque lui donnent naturellement sa place dans cette histoire[1] ; mais parmi les classiques des beaux siècles de la Grèce il n’en est guère qui soit moins lu du grand nombre, et dont on s’occupe moins hors des écoles. Fénelon s’est servi de son nom pour condamner la rhétorique, et, à la manière même dont il parle de lui, on voit qu’il le connaît à peine. Je ne sais si Voltaire, si curieux de tout, l’a seulement nommé. Thomas, qui faisait des éloges et qui écrivait sur les éloges, n’a pu l’oublier, et lui a accordé un chapitre, encore incomplet. La traduction française d’Auger, qui parut en 1787, à une heure peu favorable, n’était

  1. M. Pierron, Histoire de la Littérature grecque, 1850.