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DU
CRÉDIT MUTUEL

I. De l’Organisation du Crédit industriel, commercial, agricole et foncier en Belgique, Bruxelles 1857. — II. Statuts de l’Union du Crédit, Bruxelles. — III. Exposé des Banques d’avances ou Banques du peuple, par J.-E. Horn.



Le mouvement industriel qui caractérise notre époque prend depuis quelques années des proportions telles qu’on ne saurait trop en étudier l’esprit. Il n’y a pas un siècle que les premiers travaux des économistes anglais et français ont démontré l’influence de la distribution des richesses sur le bonheur des peuples, et depuis lors le problème de la satisfaction des intérêts matériels s’est tellement imposé à l’attention publique, au préjudice même des besoins d’un ordre plus élevé, que la discussion, y découvrirait sans peine la cause des événemens contemporains les plus graves. Le jour où l’importance de cette question se révéla avec une évidence irrésistible fut assurément celui qui vit éclater la révolution de 1848. Qui ne se souvient du singulier spectacle que présenta cette lamentable catastrophe de février? La guerre civile, née des querelles politiques les moins sérieuses, finissait à peine, que déjà les questions économiques étaient posées. Les traces de la lutte disparaissaient de nos murs sous toute sorte de programmes industriels et de recettes scientifiques; le progrès matériel était annoncé à tous, et au milieu du choc d’idées, de prétentions, de promesses contraires, l’opinion publique ne se souvenait plus ni des vaincus de la veille ni des prétextes du combat. La France entière, Paris surtout, devinrent une sorte d’arène philosophique, un champ clos de controverses qu’il est surtout permis de rappeler dans un recueil où les principes