mination de l’Autriche en Lombardie ; troisièmement la sécurité de l’Allemagne ;
— il dépend uniquement de l’Allemagne de maintenir ou de compromettre
sa sécurité, car il n’y a pas d’apparence que la France aille de
gaieté de cœur se mettre une seconde guerre sur les bras tandis qu’elle se
bat avec l’Autriche. Nous ne nous attendons en conséquence à aucune agression
de la part de la Prusse. Cherchera-t-elle à concilier son rôle de grande
puissance avec les prétentions de ses confédérés en présentant à la France
et à l’Autriche un projet de médiation ? Mais outre que cette médiation court
le danger d’arriver bien tard, la Prusse la soumettra d’abord aux autres
grands neutres, la Russie et l’Angleterre, et il est fort peu vraisemblable que
ces deux puissances encouragent la Prusse dans sa tentative, si sa médiation
n’est point de nature à convenir à la France. Y a-t-il lieu de redouter les
coups de tête des états se condaires plus que les desseins de la Prusse ?
Nous ne le pensons pas. On sait que toutes les fois qu’une grande question
s’élève en Europe, les états secondeires de la confédération en profitent
pour s’agiter et prendre des airs importans ; mais l’on sait aussi que toute
cette agitation s’évapore en paroles. Nous ne rappellerons qu’un précédent,
c’est celui même qu’invoque le ministre de Saxe, M. de Beust, dans sa réplique
aigre à la circulaire du prince Gortchakof, le précédent de la dernière
guerre d’Orient. Qui a oublié tout le mal que se donnèrent alors M. de
Beust et M. von der Pfordten pour contrarier l’adhésion morale donnée par
l’Autriche et la Prusse à la politique des puissances occidentales ? M. de
Beust réunit les représentans des états scondaires à Bamberg ; il prit en
main avec une chaleur singulière les intérêts de la Russie. Et à quoi tout cela
vient-il aboutir ? Le petit schisme de Bamberg fut obligé de faire le sacrifice
de ses sympathies russes et d’apposer la sanction de la confédération à un
traité conclu entre la Prusse et l’Autriche, et dont les stipulations étaient
dirigées contre la Russie. Ce qui est surtout piquant, c’est que pour réfuter
une circulaire russe le ministre qui était, il y a cinq ans, le fougueux arni
de la Russie cite lui-même ce précédent, dont le souvenir peut n’être point
agréable au cabinet de Pétersbourg, mais ne fait pas non plus grand honneur
à l’influence des états secondaires sur les déterminations de la confédération
germanique. eugène forcade.
Il y a un heureux symptôme à noter pour qui cherche à discerner l’action du roman sur le public de nos jours. Si frivole, si désireux du scandale qu’on suppose le lecteur français, on surprend malaisément deux fois de suite son adhésion par des moyens que condamne l’art plus encore que la morale. La meilleure preuve en est dans l’accueil fait aujourd’hui à la se-