Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 25.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
246
REVUE DES DEUX MONDES.

Pour payer ton écot, cher ange,
Dans tes bras tu m’emporteras.

Je t’attendais ; je veux te suivre.
Où tu m’emmèneras, j’irai ;
Mais laisse mon pauvre chien vivre,
Pour que je puisse être pleuré !

Henry Murger.


BOUQUET D’AUTOMNE.



I.

ADIEU, JARDIN !



Voici l’automne, adieu les fleurs !
Que faire en un jardin sans roses,
Où sifflent des vents querelleurs ?
Restons au logis, portes closes ;
Voici l’automne, adieu les fleurs !

Voici l’automne, adieu les fleurs !
La terre en vain cherche à sourire ;
Les soleils sont froids et railleurs,
Les cœurs n’ont plus rien à se dire.
Voici l’automne, adieu les fleurs !

Voici l’hiver, vendange est faite ;
Cuve et pressoir vont s’épuiser.
L’ivresse est au bout de la fête.
Plus un raisin, plus un baiser !
Voici l’hiver, vendange est faite.

Voici l’hiver, vendange est faite.
Le givre a blanchi nos buissons ;
Du chêne il effeuille la tête ;
Plus de nids et plus de chansons !
Voici l’hiver, vendange est faite.