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Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 28.djvu/239

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férence, tant que nous n’aurons rien inventé de meilleur. Au reste, une réserve doit être faite relativement à ce que promettent tous les mécaniciens. Le travail des.utiles instrumens dont il s’agit, est assez pénible pour que les bêtes attelées doivent être relayées. Une machine à un cheval exige donc deux chevaux, comme une machine à deux chevaux en nécessite quatre. Cela est vrai toujours, et pour toutes sans exception aucune. Cette observation faite, nous déclarons avoir vu à Vincennes un seul cheval et un seul homme faucher admirablement bien en deux heures et demie un hectare d’herbe haute, dure et serrée. C’est à peu près avec deux chevaux, le temps que demande aux machines étrangères, primées à Fouilleuse, la moisson d’un hectare de blé. Quel admirable résultat ! Il faut, pour utiliser de semblables engins, restreindre beaucoup le nombre des arbres que quelquefois on plante au milieu des champs, allonger les champs mêmes autant que possible, les épierrer et rouler soigneusement, se servir de chevaux dociles et de charretiers intelligens ; mais comment négliger de pareils soins dans une bonne culture, que l’on adopte ou non les moissonneuses mécaniques ?

Le travail des faneuses est encore plus rapide. Un seul de ces instrumens remplace, au moins quinze femmes ; il se compose de râteaux indépendant les uns des autres, disposés bout à bout, fixés au moyen de ressorts et de charnières sur un bâti polyédrique, auquel les roues de la faneuse communiquent un mouvement de rotation. Ces râteaux, en tournant, soulèvent le foin coupé, et le projettent derrière eux en pluie.régulière. Un obstacle imprévu, comme une pierre ou un pli de terrain, vient-il à se produire : les râteaux s’infléchissent sur le ressort, et le travail continue sans aucun accident. S’agit-il de soulever légèrement des fourrages dont les feuilles délicates ne résisteraient point à de semblables secousses : les râteaux peuvent, à l’aide d’un simple changement dans-la communication des mouvemens, agir en sens contraire et retourner seulement le foin.sans le projeter en l’air. Puis viennent, également attelés et montés sur des roues de grands râteaux dont les longues dents courbes, indépendantes les unes des autres, ramassent le foin séché, en se prêtant à toutes les ondulations du terrain. Un levier permet de soulever simultanément toutes ces dents, qui déposent alors le foin en gros rouleaux réguliers.

Quand les récoltes sont mûres, sèches et rentrées, le travail du cultivateur n’est cependant pas fini. Ces récoltes, il faut les utiliser. C’est alors que, à l’abri des bâtimens de la ferme ou en plein air, selon le temps, se mettent en mouvement les batteuses. Celles-ci sont déjà pour tout le monde de vieilles connaissances. Qui n’a entendu dans la campagne leur bruyant ronflement ? Elles se sont