Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 28.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PROGRES ET DECOUVERTES
DE LA METEOROLOGIE

Klimatologische Beiträge, von Dove, Berlin, 1857-1860. — Annuaire de la Société météorologique de France, 1853-1859.


Il est une science à la portée de tous les esprits, qui, pour être cultivée, même avec succès, ne demande presque aucune préparation, qui fournirait facilement une ressource admirable à ceux qui, peu disposés à s’assujettir à des études préliminaires longues et ardues, se sentiraient néanmoins quelque goût pour l’observation des phénomènes naturels : on pourrait l’appeler plaisamment la science de la pluie et du beau temps, bien qu’elle se décore d’ordinaire du nom assez magnifique de météorologie. Le baromètre, le thermomètre, la girouette, sont les simples instrumens qu’elle emploie ; son champ est l’atmosphère terrestre, dont elle s’efforce d’analyser les mouvemens réguliers ainsi que les perturbations.

Comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, ainsi nombre de gens ont fait et font encore de la météorologie sans en connaître même le nom. On s’est à toute époque occupé de comprendre les signes du temps ; le laboureur les consulte pour ses cultures, l’homme de guerre dans ses expéditions, le marin dans ses voyages. Que d’observations le paysan n’a-t-il pas le loisir de rassembler pendant ces longues journées passées en face de grands horizons ! Son œil contemplatif s’accoutume à lire dans le ciel, à saisir dans les formes et les lignes des nuages, dans les tons de la lumière, dans la transparence