très productive, qui mûrit en septembre et donne des grains arrondis d’un beau noir duveteux. On peut encore comprendre dans la série des bons cépages de la Gironde le verdot (ou petit verdot), qui donne des vins de premier choix, et le malbeck, le plus productif de tous, et qui, suivant les observations de M. Bouchardat, aurait mieux résisté que les autres aux attaques de l’oïdium.
Deux cépages remarquables, originaires du midi de la France, et cultivés avec succès, particulièrement dans les départemens de Vaucluse, de l’Hérault et du Gard, ont été désignés par le congrès pomologique tenu à Lyon en 1859 sous la dénomination de terrets. Le terret noir du Gard est le même que la variété nommée piquepouille dans le Var, Vaucluse et les Bouches-du-Rhône ; il est très productif ; ses grappes, assez volumineuses, mûrissent en septembre. Les grains, ovoïdes, de moyenne grosseur, de couleur violet noir, un peu serrés les uns contre les autres, donnent en abondance un jus doux et parfumé. Les produits de la vendange du terret entrent dans la composition des vins distingués de La Nerthe (Vaucluse), et fournissent dans l’Hérault un bon vin de table.
Le terret bourré du Gard, de même origine que le précédent, correspond à la variété appelée piquepouille grise ou rose dans les Pyrénées et la Haute-Garonne. C’est un cépage productif dans les conditions favorables de culture ; les fruits mûrissent en septembre ou octobre ; ils se présentent en grappes assez grosses, ailées, à grains serrés, de grosseur moyenne, dont la coloration, grisâtre d’abord, passe au rouge obscur ou clair vers l’époque de la maturité. Ce raisin est ferme, sucré, doué d’un arôme agréable ; il entre dans la confection de la blanquette de Limoux. Le vin qu’il produit dans l’Hérault est en général destiné à la fabrication de l’alcool. Cette fabrication, très développée, pourra sans doute, à l’aide de soins particuliers de culture et de vinification, être avantageusement remplacée par la production des vins de table lorsque les nouvelles relations commerciales qui se préparent ouvriront de plus larges débouchés aux vins de France et viendront en aide à cette transformation très désirable.
Un cépage en renom, qui fournit le célèbre vin de Tokai, est connu maintenant sous le nom de furmint. Originaire de la Hongrie, il avait reçu pour synonymes les noms de szigethys szoello, zapfner et moster traube. C’est un plant assez productif, dont les raisins mûrissent en octobre ; ils se présentent sous la forme de grappes de moyenne grosseur, cylindroïdes, allongées, dont les grains, de volume inégal, sont arrondis, peu serrés ; la couleur est d’un blanc jaunâtre ou ambré ; les grains contiennent un suc doux de saveur peu prononcée. Le même cépage, cultivé dans les contrées méridionales