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LA QUESTION
DE L'ISTHME AMERICAIN
EPISODE DE L'HISTOIRE DE NOTRE TEMPS.

III.
SAN-JOSE ET LA SOCETE COSTA-RICAINE. - LA CONVENTION DE RIVAS.

Pendant que les négociations entamées avec le gouvernement du président Mora suivaient leur cours (1), je profitai de mon séjour à San-José pour étudier la société costa-ricaine. Un sentiment dominait tous les autres dans les épanchemens de l’esprit public qui, au lendemain de mon arrivée, se produisaient dans la capitale du Costa-Rica : c’est à la France surtout qu’ils s’adressaient. J’étais, malgré la modestie de mon rôle, le représentant forcé de cette grande protectrice des races latines. Personne ne soupçonnait la distance qui, chez nous, sépare du pouvoir un simple citoyen ; personne même ne l’aurait comprise. On m’adressait donc toutes les prières, toutes les informations, tous les vœux ardens qui portaient plus haut, et comme je n’avais aucune inquiétude sur l’issue des futures conférences de Rivas, je me croyais désormais assez fort auprès de l’opinion publique pour faire arriver la vérité jusqu’aux sphères les plus inaccessibles ; je répondais par des encouragemens, par des promesses