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que pour 41 millions, et les dépenses ordinaires pour 56. L’armée nécessitera une allocation de 23 millions, dont 8 pour les dépenses extraordinaires. Dans le budget du ministère, des finances, une somme de 12 millions est intitulée dette extraordinaire, et n’est en réalité qu’une dette flottante. La dette publique ancienne s’élève à un peu plus de 7 millions. Ces chiffres constituent sur l’année 1859 une augmentation brute de 48 millions dans les recettes et de 47 millions dans les dépenses. Il est vrai que le ministre des finances accuse à juste titre le budget grand-ducal d’inexactitudes et d’omissions. Ainsi les dépenses et les recettes extraordinaires n’y figuraient point. Quand il fallait, à l’aide d’opérations de crédit, faire face à un découvert, il n’en était point question dans les comptes. Pour rétablir dans son état normal la balance de 1859, il aurait fallu ajouter une somme de près de 15 millions aux 33 millions 1/2 de dépenses indiquées, et la différence se réduirait à 32, ou même à 8, si l’on considère le chiffre de 24 millions des dépenses extraordinaires de 1861 comme essentiellement temporaire. En retranchant même 8 millions des dépenses ordinaires de l’armée, qui ont doublé en un an, le budget des dépenses ordinaires de la Toscane serait resté le même sous les deux régimes : 48 millions en 1859 et 56 millions en 1860. Néanmoins, comme les recettes ordinaires ne figurent dans la balance de M. Busacca que pour 41 millions, en admettant qu’il n’y eût sur les exercices suivans à pourvoir à aucune dépense extraordinaire, il en résulterait un déficit régulier, pour ainsi dire de 15 millions, soit de 40 pour 100 sur le budget ordinaire. Malgré la ressource des 35 millions de propriétés domaniales de la Toscane, c’est là une situation qui donne matière à de graves réflexions.

M. le marquis Pepoli, dans le bilan de 1860 pour l’Emilie, porte les ressources à 47 millions, et les dépenses, moins celles du ministère de la guerre, à 31. Cet excédant de 16 millions lui paraît suffisant pour couvrir les dépenses de l’armée en temps ordinaire. En comparant par exemple, pour l’année 1859, les sommes attribuées dans les anciennes provinces du Piémont aux dépenses de l’armée avec celles que l’Emilie aurait eu à supporter eu égard au nombre de ses habitans, 13 millions suffiraient pour sa part dans le budget ordinaire du ministère de la guerre. En 1860, cette proportion a dû être notablement dépassée ; les emprunts nationaux y ont pourvu pour un chiffre, qui n’est pas indiqué, et que la comparaison de la dette ancienne avec la dette nouvelle pourrait faire pressentir. Avant l’annexion, la dette parmesane s’élevait à 10 millions 1/2, la dette modenaise à 11 ; la dette romagnole proprement dite ne devait pas surpasser, suivant l’appréciation de M. le marquis Pepoli, 16 millions 1/2 : soit ensemble 38 millions. Aujourd’hui la dette totale de l’Emilie