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LE
BARREAU MODERNE
SA CONSTITUTION ET SES FRANCHISES

Le Ministère public et le Barreau, leurs Droits et leurs Rapports, avec une introduction de M. Berryer ; Paris 1860. — De la Justice et des Avocats en Bavière et en Allemagne, traduit de l’allemand par MM. Becker et Bonneville de Marsangy ; Paris 1861. — Travaux récens sur l’histoire du barreau, de MM. Egger, Grellet-Dumazeau, etc.

Il y a une année à peine, à l’occasion d’un incident d’audience, s’élevait une question de prérogative qui agita vivement le monde judiciaire. Cette question se posait entre la magistrature et le barreau, ou plutôt entre l’accusation et la défense. Il ne s’agissait ni de hiérarchie ni d’étiquette : dans un tel ordre d’idées, que la magistrature occupe un rang plus élevé que le barreau, cela importe peu ; mais dans une société réglée il importera toujours de connaître avec certitude les droits de l’accusateur et ceux de l’accusé, de savoir si l’organe du ministère public est placé vis-à-vis du barreau dans une condition marquée de supériorité devant la justice ou si l’un et l’autre doivent s’y mesurer à armes égales. Or telle était la question soulevée, et l’on peut dire qu’elle était d’un intérêt considérable, car elle touche à la liberté de la défense et en même temps à l’une de nos plus belles institutions, l’organisation judiciaire, si étroitement liée à celle du barreau. Que demandait la magistrature ou tout au moins une partie de la magistrature dans ce conflit ? Que l’on donnât à l’organe de l’accusation comme un