Page:Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 34.djvu/336

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sur l’attitude que les difficultés des circonstances leur conseillaient de prendre et de maintenir en face des complications contre lesquelles avait à lutter notre politique. Tendre la main aux rebelles au moment où nous allions obtenir du gouvernement mandchou des concessions sérieuses, c’eût été en quelque sorte amoindrir l’importance de nos conquêtes diplomatiques en ajoutant de nouveaux dangers à tous ceux qui menaçaient la dynastie des Tsing, et créer peut-être de grands embarras aux ambassadeurs qui négociaient à Tien-tsin. Permettre que les bandes du tchong-ouang s’emparassent de Shang-haï ou les repousser par la force, c’était placer notre commerce entre la bienveillance impuissante de l’un des partis et le ressentiment de l’autre, c’était l’engager dans la voie des incertitudes et des hasards, et nous priver gratuitement des bénéfices d’une neutralité qui avait au moins l’avantage de ménager l’avenir. En interdisant à nos nationaux, par un avis officiel de leurs consuls, toute partialité effective, en faisant savoir aux rebelles que nous n’entendions les traiter ni comme nos amis ni comme nos ennemis,