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DE
LA MÉTHODE EXPÉRIMENTALE
DANS L’ÉTUDE DES PHÉNOMÈNES VITAUX

Les sciences physiques et chimiques ont trouvé depuis longtemps leur méthode d’investigation : c’est l’expérimentation. Non-seulement elles observent les phénomènes qui se développent dans la nature, mais elles s’attachent à placer les corps dans des circonstances spéciales, à en constater toutes les propriétés, dont elles déduisent un code de lois simples qui résument toutes nos doctrines. Ce code règle le monde physique, et il n’y a plus ensuite qu’à le consulter et à l’appliquer pour expliquer et pour reproduire les phénomènes que les élémens déterminent dans la nature par le développement régulier des propriétés qu’on leur a reconnues.

Quelques exemples feront comprendre cette méthode, qui paraît si détournée et dont l’application est si sûre. La terre exerce sur une boussole un effet si complexe qu’il n’est point possible d’en deviner a priori la cause et les lois. Pour les découvrir, on s’est condamné à des études de détail. On a pris deux aimans ; on a reconnu qu’ils ont deux pôles, qu’ils s’attirent ou se repoussent suivant une formule mathématique dont on a trouvé l’expression ; enfin on a cherché comment cette action varie quand on change les dimensions du fer et la nature des milieux interposés. Toutes ces expériences étant faites, il est devenu évident que la terre elle-même se comporte absolument comme si elle contenait à son centre un aimant énergique, et dès lors on a pu calculer quel effet elle exerce en chacun de ses points sur une boussole qu’on y place. C’est ainsi qu’a-