tats, du régime ancien aux règles nouvelles. Les états eux-mêmes auraient pu être appelés à se reformer, et tôt ou tard la plupart d’entre eux y auraient consenti de bonne grâce.
L’assemblée, en se séparant, nomma comme les autres une commission intermédiaire et un procureur-syndic. L’intendant de la province, Sénac de Meilhan, qui a publié plus tard des écrits estimés sur la révolution, et dont l’administration a laissé en Hainaut d’excellens souvenirs, termina la session par un discours. « Je me glorifie, dit-il, d’avoir le premier applaudi à vos vues patriotiques, à cette application constante et éclairée qui vous a fait saisir l’ensemble et les détails de l’administration. Vous partagez ce succès avec les autres assemblées provinciales animées du même esprit. Il en est un qui sera votre gloire particulière : le roi a daigné se communiquer plus intimement à cette province ; il vous a associés en quelque sorte à l’exercice de sa puissance législative. Vous avez fait passer sous vos yeux les diverses constitutions des provinces de ce royaume. Vous avez été rechercher vos titres de famille dans les archives des états de Mons. Vous avez comparé ce que les temps, les lieux, les formes naturelles, doivent apporter de différences dans les institutions. Enfin vous avez été particulièrement attentifs à suivre les intentions de sa majesté, à en saisir l’esprit, afin de déterminer dans les trois ordres une égalité d’influence qui assure à chacun une égalité de traitement dans la répartition des charges. Le monument que vous allez élever fera votre éloge à jamais. Vous dire que je me concerterai » du tout avec le chef qui vous préside, c’est vous convaincre de mon zèle. Ce concert, utile à la province et glorieux pour moi, doit vous être un présage de succès. »
Quelle différence entre ce langage et celui que tenaient les intendans quinze ans auparavant ! Ainsi constitués, les nouveaux états du Hainaut auraient été réellement bien supérieurs aux anciens. Quarante-six députés pour une province qui n’embrassait que les deux arrondissemens actuels de Valenciennes et d’Avesnes, c’était à coup sûr une représentation sérieuse de tous les intérêts. Le Hainaut aurait sans doute contrasté par sa petitesse avec la plupart des autres provinces, et la régularité symétrique y aurait un peu perdu ; mais était-ce donc un si grand mal ? Même en admettant que le Cambrésis ne se fut pas réuni un jour au Hainaut pour n’avoir qu’une seule assemblée, comme on les avait déjà réunis dans une même généralité, ces deux provinces, pour être les plus petites, n’étaient pas les plus malheureuses. La Flandre et l’Artois n’avaient pas beaucoup plus d’étendue. Ce coin du territoire contrastait alors avec le reste au moins autant qu’aujourd’hui, et parmi les causes de sa prospérité on peut compter hardiment cette division, qui donnait