doux ! Elle qui, avant mes sottises, m’aimait tant ! elle que j’ai tant fait rire… et tant fait pleurer !… Où ce qu’elle est ? Elle n’est donc pas à la maison ?
Ah ! malheureux ! tu demandes où elle est !
Est-ce que ?…
Et tu n’en sais pas la cause ?
Ne me la dis pas, ne me la dis pas ; ce serait trop ! il fond en larmes
Pleure, va ! t’as sujet de pleurer !
Oh !… la meilleure femme !… J’aurais dû m’attendre çà ça !… Et moi que je comptais sur elle pour être pardonné ! Pauvre chère femme, va ! Ah ! me v’là trop puni, et la justice du bon Dieu pouvait pas trouver mieux pour me percer le cœur ! Ah ! pauv’ femme ! brave femme ! c’était comme ma mère aussi, à moi !
Tu vois bien, Bernard, que quand même je t’aimerais encore, je ne pourrais plus jamais en convenir.
Eh bien ! si fait ! C’est justement pour ça ! pense donc ! Quelle chose est-ce que je peux faire pour consoler sa pauvre âme ? Qu’est-ce qui lui ferait plaisir, si elle vivait ? Qu’est-ce qu’elle me commanderait de faire ? Va, Francine, elle n’avait qu’une idée, qui était de nous marier, à la condition que je serais digne d’elle et digne de toi. Eh bien ! ce jour-là est venu, vingt dieux ! et c’est au nom de ta mère que je viens te demander en mariage.
Mon Dieu ! c’est pourtant vrai, ce qu’il dit là, et si ma mère l’entend, elle se réjouit dans le ciel !… Eh bien ! laisse-moi consulter mon père !…
Oui, oui, nous allons lui parler tous les deux !
Oh ! non ! c’est trop tôt ! songe donc…
Ah ! oui, il m’en veut ! Sa pauv’ femme,… c’est juste ! Eh bien ! je vas lui écrire et lui envoyer une lettre ; mais toi, Francine, tu parleras pour moi ?