Page:Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 36.djvu/478

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Trieste, et sépare Fiume et Zenko, ports de la côte d’Illyrie, de la vallée de la Kulpa, affluent de la Save.

Lorsqu’en 1862 la Drave sera navigable jusqu’à son point de rencontre avec la ligne de Pesth à Pragerhof, et le chemin de fer de Croatie livré à l’exploitation, trois routes économiques seront ouvertes aux transports de toute nature que la Hongrie peut expédier à Trieste. Trois mille trois cents kilomètres de voies navigables desservies par les bateaux à vapeur, sans compter cinq cents kilomètres de rivières ou de canaux accessibles à la batellerie ordinaire, et deux mille kilomètres de chemin de fer, non compris la ligne Vienne-Trieste, tels sont les moyens qui vont servir à diriger sur de nouveaux marchés les produits d’un pays dont les richesses sont encore si loin d’être connues.

La production actuelle de la Hongrie peut, dans le cas d’une récolte moyenne, être évaluée très approximativement à 87,400,000 hectolitres[1]. En défalquant de ce chiffre la consommation locale réclamée par 12 millions d’habitans, il reste disponible une exportation de 22 millions d’hectolitres de céréales, dont 10 millions de froment. La Hongrie exporte surtout ses excédans de céréales dans les autres provinces de l’empire autrichien, et ses quatre principaux marchés sont Pesth, Raab, Wieselbourg et Sissek. Hors des limites de l’empire d’Autriche, l’exportation des blés de Hongrie s’est maintenue jusqu’ici dans des proportions relativement très minimes ; elle est restée surtout soumise à des conditions d’irrégularité qui tiennent à ce que les besoins des pays vers lesquels elle a dû se diriger sont eux-mêmes très variables. L’Allemagne a été à peu près jusqu’ici le seul acheteur étranger des blés hongrois, et comme il n’y a pas là de besoins constans, cette source d’exportation ne peut s’ouvrir que par suite d’une insuffisance accidentelle de récolte. L’exportation totale de l’empire d’Autriche en céréales a été en 1855 de 1,224,642 quintaux métriques, en 1856 de 2,325,600, en 1857 de 1,644,635, en 1858 de 1,121,036, en 1859 de 1,025,516, en 1860 de 3,400,384. L’exportation de 1860, qui a dépassé de beaucoup celle des années précédentes, s’est effectuée pour la presque totalité par les frontières de Bavière, de Saxe et de Prusse. Les arrivages à Trieste de grains de la Hongrie ont été dans les années antérieures à 1860 presque insignifians, et en 1860 ils ne s’élevèrent qu’au chiffre minime de 254,193 quintaux métriques, dont une partie fut certainement absorbée par la consommation

  1. Froment 19,500,000 hectolitres.
    Méteil 11,900,000
    Seigle 7,500,000
    Orge 10,300,000
    Maïs, 20,100,000
    Avoine 18,100,000
    Total 87,400,000 hectolitres.