Avec l’établissement de 1688, un nouvel esprit apparaît en Angleterre. Lentement, par degrés, la révolution morale accompagne la révolution sociale : l’homme change en même temps que l’état, dans le même sens et par les mêmes causes ; le caractère s’accommode à la situation, et l’on voit peu à peu dominer dans les mœurs et dans les lettres l’esprit sérieux, réfléchi, moral, capable de discipline et d’indépendance, qui seul peut soutenir et achever une telle constitution[1].
Ce ne fut pas sans peine, et au premier regard il semble qu’à cette révolution, dont elle est si fière, l’Angleterre n’ait rien gagné. L’aspect des choses sous Guillaume, Anne et les deux premiers George est repoussant ; on est tenté de juger comme Swift : on se dit que s’il a
- ↑ Voyez, dans la Revue du 15 mai 1860, la Comédie anglaise sous la restauration.