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LA
REFORME FINANCIERE

Il y a un an, à pareille époque, j’examinais dans la Revue la situation des finances de l’empire[1], et je disais : « Le décret du 24 novembre 1860, qu’un commentaire officiel invite à considérer comme la préparation au développement de libertés plus étendues, a peu fait pour accroître les attributions du corps législatif dans le vote des lois et dans le règlement des budgets. Ce décret est-il destiné à inaugurer une ère nouvelle ? C’est ce que nous dira l’avenir. » Les lettres impériales du 12 novembre 1861 sont venues marquer un nouveau progrès dans cette marche lente vers le perfectionnement de nos institutions. On sait quelle influence le décret du 24 novembre 1860 a pu exercer sur la politique générale du gouvernement ; on n’avait pas besoin de lire le mémoire de M. Fould pour savoir que ce décret n’avait pu arrêter l’augmentation des dépenses. Quand le mémoire parut, l’exposé de la situation financière fut, pour les personnes au courant des affaires, bien plus un aveu qu’une révélation. Malgré de nombreuses dénégations, les discours prononcés devant le corps législatif, les rapports des commissions, l’examen des budgets et des comptes, avaient donné l’éveil sur l’état des finances. Cette partie du public, la plus nombreuse il est vrai, qui ne donne à ses intérêts les plus essentiels qu’une attention distraite éprouva seule un pénible sentiment de surprise. C’est pour ce public

  1. Revue des Deux Mondes du 1er février 1860.